vendredi 11 décembre 2015

CURRICULUM VITAE





Arlette WELTY DOMON




     Je suis née à Alger, descendante d'un Huguenot de Florac, parti conquérir l'Algérie; d'un viticulteur languedocien (Rieux Minervois) ruiné par le mildiou; d'un bourgeois communard (Paris) fuyant la répression de Thiers; et d'un tailleur alsacien (Guebwiller) réfugié de la guerre de 70.

     J'ai épousé le petit fils d'un immigré suisse installé à Alger dont j'ai eu cinq enfants.
En dix-sept ans de vie professionnelle à la Cimade à Paris, j'ai appris la compassion et la solidarité envers les réfugiés, les exilés, les déplacés du monde en folie. Grâce à mon dernier  poste de secrétaire de rédaction j'ai pu donner libre cours à ma passion d'écrire.

     Depuis 1994 installée à Montpellier j'y ai créé ma mini-entreprise à compte d'auteur : Les Editions de la Campagnette .

     Quand on me demande " Quand êtes-vous rentrée ? " Je réponds immanquablement : " Je ne suis jamais rentrée, je suis sortie ! " Et si j'ai eu la chance de refaire mon nid dans cette ville sympathique et chaleureuse du Midi de la France, je me sens toujours ancrée par le cœur à la beauté, la chaleur humaine, les intenses souvenirs et l'accueil indéfectible  d'El Djezaïr , ma ville bien aimée.






lundi 16 novembre 2015

Il flotte mais ne sombre pas

J'ai mal à Paris. Mais les Parisiens se prennent en mains et continuent à faire avancer la caravelle. Peuple courageux et plein de bon sens,  faudra bien plus qu'un épouvantail du crime pour lui faire abandonner sa manière de vivre.

Depuis samedi, les mails et les SMS abondent dans mes boîtes venant des amis d'Algérie. Tous me disent qu'ils savent de quoi nous parlons. Une décennie durant ils ont subi de semblables drames et nombreux sont ceux qui se sont réfugiés en France pour sauver leur vie.

Cela doit nous faire méditer sur la similitude de notre condition humaine : ce n'est pas la religion qui nous différencie, c'est l'intelligence, c'est l'amour de la Vie, c'est l'amour de l'humanité, c'est l'exigence de la Justice, de l'égalité des conditions.

De quoi baisser les bras si nous n'étions pas taraudés par les assassins qui eux croient croire… croa, croa comme disait Prévert., le chantre de la culture.

Novembre 2015

jeudi 17 septembre 2015

HOMMAGE A RENE LOUIS DOYON

UN EVENEMENT


HOMMAGE A L'HOMME DE LETTRES

RENE-LOUIS DOYON




Une plaque commémorative a été fixée sur la façade de la maison que René Louis Doyon occupa durant plus de trente ans. 
En ce 9 septembre 2015, de nombreux amis s'étaient réunis devant le 2 impasse Guéménée dans le 4e arrondissement de Paris, entre la rue St Antoine et la Place des Vosges.


Autour de la famille de RL Doyon et à l'initiative de sa petite nièce Arlette Welty Domon, le maire Christophe Girard, accompagné de deux de ses adjoints, ainsi qu'Olivier Corpet, fondateur de l'Institut Mémoire de l'Edition Contemporaine (IMEC) et Albert Dichy, directeur littéraire de l'IMEC, Pierrette Fleutiaux, vice présidente de la Société des Gens de Lettres, l'éditrice Claire Paulhan,  archiviste de l'IMEC , mais aussi des habitants et commerçants du quartier, étaient venus rendre hommage au Mandarin en assistant au dévoilement de la plaque qui immortalisera sa mémoire.
Florence Malraux, retenue par un autre engagement, avait tenu à envoyer un message d'affection au découvreur de son père, André Malraux. On notait aussi dans l'assistance la présence d'Hélyette Paris, nièce de Jules Roy, dont René Louis Doyon fut le père spirituel.
A la fin de la cérémonie , les participants étaient conviés à un vin d’honneur, offert par les actuelles propriétaires de l’appartement du quatrième étage où habita  l’écrivain.


Entretien du maire avec la famille


Allocution de Christophe Girard, maire du 4e arrondissement de Paris


Le dévoilement s'avère plus difficile que prévu !


Applaudissements soutenus pour la performance


Dans l'impasse Guéménée


La libraire La Belle Lurette, 26 rue St Antoine


Les livres exposés à la librairie


Le balcon sur la rue St Antoine



Le vin d'honneur


En annexe : Texte du message envoyé par Florence Malraux :


            Je suis heureuse de cet hommage rendu à René Louis Doyon, homme singulier et si talentueux dont j’ai toujours entendu parler avec la plus grande affection.
            Avec reconnaissance aussi. Il fut l’un des premiers, le premier peut être, à reconnaître André Malraux, mon père, lorsqu’il avait à peine 18 ans, à croire en lui, à publier ses écrits dans sa revue littéraire.
            Aujourd’hui, je suis près de vous, je vous tiens la main et le cœur.

Florence Malraux


Allocution d’Arlette Welty Domon

Monsieur le maire,
Monsieur le fondateur de l’IMEC, et monsieur le directeur des collections,
Madame la vice-présidente de la SGDL, Mesdames, Messieurs,
chers amis

Il était temps de réparer cette injustice avant qu’elle ne s’installe pour longtemps.
Sans ce moment que nous consacrons aujourd’hui à la mémoire de René Louis Doyon, le Mandarin aurait pu glisser dans les profondeurs de l’oubli sans que personne ne s’en émeuve.
C’est pourquoi je tiens à vous remercier tous ici présents, d’avoir soutenu ce projet de graver dans la pierre la trace de celui qui a tant aimé les belles lettres, et lui même tant œuvré pour faire réentendre la voix de ceux que la postérité avait condamnés au silence.
Les Editions de la Connaissance leur ont donné une seconde chance.
Cet homme inclassable, qui fut un ami exigeant et souvent le provocateur de ceux qu’il aimait, méritait qu’on se souvienne de son existence, de ses Livrets du Mandarin, de son intelligence, de son érudition prodigieuse, de l’inimaginable capharnaüm où il recevait l’élite intellectuelle pour la régaler de sa bonne table et de son humour corrosif, de son amour pour Paris, de son amour pour la Vie.
Ainsi, tous les passants qui, à l’avenir, lèveront les yeux vers le numéro 2 de cette impasse, lui offriront ce faisant quelques minutes de vie posthume.
A mon sens, il les mettra à profit pour leur suggérer d’aller plus loin dans la connaissance de son œuvre.

Je vous remercie profondément mes amis, de vous associer à la joie et à l’émotion qui sont miennes en cet instant.

vendredi 17 avril 2015

TOLÉRANCE


N’est-ce pas par le regard de l’Autre
que nous existons vraiment ?*




Dans le grand salon du navire Funchal, qui conduisait la croisière à travers la Méditerranée, un prestigieux panel d’orateurs tenait les auditeurs sous son charme. Dans le sillage de la civilisation arabo  andalouse, Michel del Castillo pour la littérature, Michel Terrasse pour l’Histoire et l’archéologie, Simon Claude Mimouni pour l’histoire des religions méditerranéennes, donnaient une âme à ce voyage.
Journaliste, spécialiste du Proche Orient, le franco-libanais Antoine Sfeir témoignait au plus près de l’actualité des peuples mêlés de la Méditerranée. Rebondissant sur un terme souvent évoqué à propos de l’Andalousie musulmane, « la tolérance », il expliqua l’évolution du mot , depuis le « tolero » latin qui signifie « supporter », jusqu’à la marge d’erreur acceptée au Moyen Age dans les dosages, aussi bien de l’or des orfèvres que des drogues des apothicaires.
Il en arriva à la « tolérance » du dialogue inter religieux, soulignant ce que le mot pouvait avoir de condescendant. « Certains penseurs laïques, disait-il, lui préfèrent l’expression :  reconnaissance de l’autre tel qu’en lui même dans son altérité ».

Et pour illustrer ce propos, il nous livra un souvenir de sa jeunesse libanaise :
« Quand à l’aurore, j’entendais l’appel du muezzin, je me disais : il est temps de me lever. Lorsqu’en m’habillant j’entendais les cloches de l’église, je me disais : si je ne me hâte pas, je vais être en retard. Lorsqu’en passant devant la synagogue, je voyais le rabbin ouvrir les portes, je me disais : plus la peine de courir. Tu as raté le car. »

Devant la drôlerie de la chute, toute la salle se mit à rire.

Les coudes sur la table, enfouissant sa tête entre les mains , Antoine Sfeir  tentait de cacher sa douloureuse émotion.


*A. Sfeir