samedi 6 janvier 2018




Vœux pour 2018

Autour de la Crèche

Chacun fête son Noël personnel. Sans faire un inventaire à la Prévert on passerait un long moment à définir la particularité de chacun. Mais tout de même, ce qui prévaut dans notre société, c’est bien l’affaire du « petit Jésus », couché dans de la paille , ( en espérant que Marie l’ait d’abord enroulé dans son kefieh) sous un toit de torchis, en compagnie de bestiaux ruminants qui lui soufflent sur les petons.

Quel rapport avec Celui qui a vécu en Palestine au premier siècle, pour faire le lien entre la terre et le cosmos , prononçant des paroles si étonnantes que tant d’hommes jusqu’ici s’en sont emparées, ont essayé de les transcrire de leurs souvenirs personnels, les ont magnifiées, déformées, sanctifiées tant et si bien qu’on ne saurait plus qui croire si nous n’avions la chance de les tester nous mêmes, dans notre propre cœur.

Car à défaut de preuves écrites, c’est notre cœur et notre intelligence qui doivent prendre ce risque.


Alors chers amis, au lieu de perdre du temps à lire les Evangiles de l’enfance - à moins d’être fan de contes de fées – pourquoi ne pas nous précipiter sur l’extraordinaire vieille nouvelle de l’origine du monde, sans cesse affinée par les savants de l’espace et qui confirme de plus en plus que nous ne sommes pas le fruit d’un hasard, mais une des composantes de la VIE parmi toutes les autres, chacune ayant son rôle à jouer dans sa continuation.

Bien sûr, c’est loin d’être encore gagné. Et le sens de la Vie, ne

veut pas dire obligatoirement le sens du progrès, ni du bonheur de

vivre. Pourtant quand tant de choses se détraquent autour de nous,

nous déstabilisent et nous livrent à la peur, il est bon de croire en la

puissance de nos plus infimes actes d’amour, aussi fort qu’en la méchanceté des assassins idéologiques, aussi fort qu’en l’inconscience des égocentristes. De croire que la terre est belle au point de se battre avec intelligence contre ceux qui la défigurent à leur profit, pour ainsi la conserver vivante à nos enfants. 

Et pourtant...cette année encore, à mi-chemin entre la tradition chrétienne et le désir de revoir le monde - tout le monde  - avec nos yeux d'enfants, nous avons voulu installer "notre" crèche avec, autour de la cabane de bois tressée, tout un petit peuple qui s'agite : les bergers et les moutons, bien sûr, le tambourinaïre et l'Arlésienne évidemment, mais aussi autour du lac, le vieux pêcheur  près de sa felouque, raccommodant son filet; la lavandière qui lavande dans l'eau avec, assis à ses côtés un beau brun barbu qui lui conte fleurette ; dans le pré deux cueilleuses d’olives sur leurs échelles, bras levé dans l’olivier et tablier débordant, tandis qu’au pied de l’arbre les hommes déplacent les comportes
pleines de fruits ; sur le chemin Papi et Mamie, enlacés suivent les petits cailloux qui mènent à la crèche, toujours émerveillés par la promesse d’un bébé. Alors que dans le fond du décor, dont les dunes et les palmes ferment l’horizon, un Targui surveille son méchoui, sous les regards du chamelier et du mage africain, attardé par l’odeur alléchante ( alors que les deux autres sont déjà agenouillés sur le seuil ).

Le chameau se réapprovisionne en eau au puits du village:
 « On ne sait jamais, quand ça les prendra, se dit-il, où ils vont me demander de les conduire avec ce bébé. Il faudra peut-être aller vite et loin pour échapper à la katiba de l’AQMI ou celle de Daech...
Quand les hommes deviennent fous, il faut bien que nous, les bêtes, veillions à conserver leur espèce ».

Que l’an qué ven vous soit clément


Arlette

Au fond pourquoi chaque année nous souhaitons-nous les uns les autres - chrétiens et pas chrétiens - et voulons-nous que notre NOËL soit JOYEUX ?
Et comment se fait-il que ce Luc - l’évangéliste - ait réussi à nous émerveiller avec cette belle histoire orientale d’une vierge et d’un petit enfant?

Il a drôlement pris ses précautions cet écrivain, comme il l’explique à son ami Théophile , en faisant une enquête auprès de témoins sérieux sur l’affaire Jésus.
Lorsque je plonge mon regard malade sur cette crèche qu’Arlette enrichit chaque année, j’essaie par ses commentaires de revivre avec chacun de ces petits personnages, le miracle de l’émerveille- ment. Et c’est vrai : ce spectacle me met en joie.


Et puis je me rassois devant le film et je découvre derrière les images, les indications du scenario. Et je me mets en marche avec l’ami Joseph bien embêté de devoir se soumettre à une administration d’Etat qui l’oblige à partir ailleurs avec une compagne étrangement absente, d’abandonner sa maison pour un pays inconnu où on ne l’attendait pas . Exilé, émigré, déplacé, dépossédé; ça lui fait une belle jambe d’être, paraît-il, le descendant du roi David alors que Jérusalem est loin , aux mains de l’occupant et dirigé par une sorte de dictateur. Il faudra d’ailleurs qu’il rembarque ses bagages à nouveau à la recherche d’une terre qui veuille bien lui donner à manger.





Mais comment Luc a t-il donc fait pour nous offrir une pareille actualité ?


Ce n’est pas dans les langes du bébé mais un peu plus tard qu’il me donne une réponse.

En faisant parler le témoin Siméon qui dit à Marie lors de la pré- sentation de Jésus adolescent au Temple : cet enfant sera comme un signe qui provoquera la contradiction pour beaucoup.
Deux mille ans après, c’est toujours vrai .
Deu vos guard!

Jean 

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